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La deuxième abbesse de la Paix Notre-Dame élue en 1657, Madame Counotte rêve d’ériger une belle église. Et pour y arriver, on travaille encore plus (broderies, linges d’autel, chapes, aubes, mitres, paires de gants en soie rebrodés, tabernacles, miniatures, peintures, etc) notamment pour l’abbé de Saint Laurent qui a promis (sans jamais tenir cette promesse malgré l’abondance des cadeaux envoyés !) de fournir les ressources nécessaires. Dame Aldegonde Desmoulins, va, à la demande de son abbesse, dresser elle-même le plan de l’église et devenir ainsi la première femme architecte ! Elle se fera aider pour la décoration par un sculpteur liégeois, Arnold du Hontoir et sera le maître d’œuvre des travaux, prenant soin d’accumuler petit à petit les matériaux avant d’entreprendre le gros œuvre.
A partir de 1677 les moniales s’approvisionnent en fournitures nécessaires : planches, ardoises, ferrures, briques (dont une partie 105.500 seront cuites dans le jardin du monastère !), moellons.

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En 1687, à la mi-mars, on commence la façade de l’église; en juin 1687, on enfonce les fondements de la tour et, le 16 juin, on monte les fenêtres du cloître voisin du chœur jusqu’à la voûte; à l’automne, on songe au pavage.
En février 1688, on commence les verrières. Et en 1689, c’est l’achèvement du gros œuvre.
En août 1690, on célèbre dans l’église achevée la profession monastique d’une sœur. Et la vie monastique se poursuit.

Arnold du Hontoir fera la Vierge de la façade, le St Esprit et la rose de la voûte; les

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statues de St Benoît et Ste Scholastique; la porte du tabernacle; la balustrade, les consoles des retombées, les lambris, les portes et les garnitures y compris les sacristies.
C’est Godefroid Maes (1649-1700), disciple de Rubens, qui peindra l’Assomption de la Vierge et la Trinité.

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Et Englebert Fisen (+ 1706) peindra les deux tableaux latéraux: la mort de St Benoît, et la mort de Ste Scholastique.
N.J. Riga ( 1635-1717) peindra le Christ au fond de l’église.
Les statues de St Joseph et des Anges gardiens sont de Cornélis van der Werk (+1742)

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Les boiseries (grille, sacristie ) sont de style Louis XIII.

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Tous ces travaux seront payés par
– le travail des religieuses : comme l’abbé de St Laurent n’a tenu aucune de ses promesses, on finit par lui envoyer les factures !
– le culte de Ste Rolende

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– les dots
– le produit des pensions payées par les dames ou jeunes élèves hospitalisées ou instruites dans la maison ;
– le travail des religieuses, dames du pinceau, de la plume de l’aiguille ou sœurs fileuses de toile
– les épargnes dues à l’austérité de leur vie
– les libéralités des familles amies ou parentes.

Au XVIIIe siècle, un bel orgue, œuvre de J.B. Le Picard permet de rehausser la célébration quotidienne de l’Office divin.

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Le buffet d’orgue sommé d’un vol d’anges est orné des attributs de la musique et de motifs variés, mélange harmonieux de style Louis XIII et Louis XIV.